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La « Décroissance » : une étrange idéologie qui vient d’apparaitre en Europe
Analysons cette nouvelle idéologie de la décroissance, telle qu’articulée par l’activiste A. De Wever, en la contrastant avec l’appel de la parlementaire européenne C. Anderson à sauver nos libertés.
(original article in English at this link)
Ce mois de mai dernier, le monde de fous dans lequel nous vivons a attiré mon attention sur deux clips vidéo particulièrement remarquables, qui résument des vues idéologiques très divergents sur notre avenir.
Une première vue est celle de la militante belge Anuna De Wever et la seconde de la députée européenne allemande Christine Anderson.
Les deux points de vue ont été exprimés dans un contexte européen et résument en quelque sorte une croisée des chemins : les citoyens européens opteront-ils pour la décroissance, c'est-à-dire la croissance économique négative (récession), ou pour la défense de nos libertés ?
Un contexte important à préciser
1. Ce débat émerge suite à la crise du COVID-19 et à la sévère répression des libertés individuelles et médicales qui s'est produite parallèlement au déclin quasi instantané du 4e pouvoir, c'est-à-dire de la presse indépendante.
2. Il émerge aussi dans une nouvelle situation géopolitique mondiale, avec l'expansion rapide du BRICS, menés par la Chine, l'Inde, la Russie, et avec une adhésion anticipée d'une trentaine de pays d'Asie, d'Amérique latine et d'Afrique, et en parallèle, l'isolement croissant de l’Europe, avec les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et quelques autres pays.
3. On ne parle pas de l'euro pour jouer un rôle plus important dans le commerce international, mais il est certain que l'on parle beaucoup de dé-dollarisation, car les pays du BRICS créent leur propre système et devraient de moins en moins compter sur le dollar américain pour leur commerce international, avec des implications majeures pour le statut futur de la devise américaine.
4. A ce contexte complexe s'ajoute la situation sécuritaire dangereuse et volatile en Europe, avec la guerre par procuration en Ukraine, le sabotage du gazoduc NordStream ; cela induit non seulement des coûts humains considérables, mais également des coûts économiques considérables, notamment pour absorber les flux de réfugiés.
5. La crise énergétique en Europe — parfois curieusement nommée « transition énergétique » — semble n'en être qu'à ses débuts, car les combustibles fossiles et l'énergie nucléaire sont pour la plupart « non grata » (non bienvenus) et les énergies renouvelables telles que l'éolien et le solaire, sont loin d'être en mesure de répondre à la demande.
“Ce qui se cache derrière la croissance: suprématie blanche, colonialisme et impérialisme” — Anuna De Wever
Passons maintenant à nos deux clips vidéo. Le premier est celui d'une "activiste pour le climat et la justice sociale" belge de 21 ans, Mlle Anuna De Wever, qui a reçu une ovation debout (standing ovation) pour son discours lors de la conférence “Au delà de la croissance" (Beyond Growth) qui s'est récemment tenue à Bruxelles, au Parlement européen.
« Les premières questions très importantes que nous devons nous poser : pour qui développons-nous cette économie ? Et quelles histoires utilisons-nous pour le justifier ? Nous devons reconnaître ce qui se cache derrière notre croissance : suprématie blanche, colonialisme et impérialisme. … Il n'y a pas de décroissance sans décolonisation… », a-t-elle plaidé devant un public captivé.
Et elle a appelé les participants à "s'assurer que pour l'ensemble des centaines de lobbyistes des combustibles fossiles exigeant la croissance, nous soyons des milliers à exiger la décroissance".
https://twitter.com/i/status/1659486023615643649
La conférence, qui a exploré les «voies vers une prospérité durable dans l'UE», a été organisée par 20 membres du Parlement européen, de plusieurs partis, dont les Verts, la Gauche et l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates. Ces partis ont un poids politique important puisqu'ils comptent respectivement 72, 37 et 143 sur un total de 705 députés.
https://www.beyond-growth-2023.eu/about-the-conference/organisers/
Bien sûr, à aucun moment de l'histoire, aucun pays n'a atteint une "prospérité durable" grâce à une croissance économique négative, c’est à dire grâce à une récession, mais bon... cela ne semble pas avoir été discuté lors de la conférence...
Des considérations importantes telles que le rôle futur possible de l'énergie nucléaire en Europe ou la capacité réelle des mesures liées au C02 à influencer significativement les températures n'ont pas non plus été abordées.
Aujourd'hui, en Europe, discuter de ces aspects est largement perçu comme une sorte de théorie marginale, de “théorie du complot,” de la même manière que demander un consentement libre et éclairé concernant la vaccination COVID-19 a été traitée, par la propagande, de posture anti-vaccinale.
Fait intéressant, l'influent Club de Rome n'a pas tardé à publier le discours du président de l'Union européenne, à cette conférence, sur sa chaîne YouTube.
"Vous ne pouvez pas vous conformer à une tyrannie" — Christine Anderson
Comparons maintenant cela avec le message de la députée européenne allemande Christine Anderson, du parti Alternative pour l'Allemagne, qui détient 9 sièges au Parlement européen.
Au cours des dernières années, Mme Anderson, qui a étudié l'économie et est également avocate, a été une opposante virulente aux narratifs officiels et aux politiques européennes relativement au COVID-19, y compris les confinements et les passeports vaccinaux.
Lors du récent Sommet international sur le Covid, qui s'est tenu à Bruxelles, elle a soutenu que "vous ne pouvez pas vous conformer pour sortir d'une tyrannie".
"Dans toute l'histoire de l'humanité, il n'y a jamais eu d'élite politique soucieuse du bien-être des gens ordinaires."
"Et ce n'est pas différent maintenant", a-t-elle souligné.
“Vous ne pouvez pas vous conformer afin de sortir d'une tyrannie. C'est impossible. En essayant de le faire, vous ne nourrirez qu'un gigantesque alligator dans l'espoir d'être mangé en dernier. Mais devinez quoi ? Votre tour viendra.”
“ Parlez ! … arrêtez de vous conformer – commencez à vous rebeller”, a-t-elle exhorté. "Afin de faire face à ce monde non libre, de défier ce monde non libre, j'ai décidé de devenir si absolument libre que mon existence même est un acte de rébellion. Et c'est ce que nous devons tous faire.”
https://twitter.com/ChildrensHD/status/1661015489605414913
Mme Anderson a également exprimé son point de vue sur les confinements climatiques (climate lockdowns) à venir et plus encore.
"La prochaine étape est un confinement climatique, pour ce faire, ils ont besoin de ces villes de 15 minutes. Vous n'êtes autorisé à quitter votre région immédiate que 2 ou 3 fois par an. Ce sera un appauvrissement et un asservissement complet du monde.”
https://twitter.com/i/status/1652271492229394432
Perspectives opposées sur les injections COVID-19
Alors que les points de vue de Mlle De Wever et de la députée européenne Anderson sont en désaccord en ce qui concerne la croissance économique et la durabilité, ils diffèrent également fortement en ce qui concerne les injections (c’est-à-dire les “vaccins”) COVID-19.
Voici la position de Mlle De Wever, telle que rapportée en février 2021. Elle avait 19 ans à l'époque et n'avait apparemment qu'un diplôme d'études secondaires :
"Bien sûr, je me fais vacciner. Je suis quelqu'un qui croit en la science. Qui suis-je pour dire qu'un vaccin ne fonctionne pas alors que la science dit que c'est bon", a-t-elle déclaré.
"Je ne comprends pas que des gens sans formation scientifique puissent dire : oh non, ce vaccin n'est pas bon, je passe."
"Je pense qu'il est normal que les jeunes prennent aussi leurs responsabilités."
https://www.redactie24.be/coronavirus/anuna-de-wever-steekt-haar-mening-over-vaccin-tegen-coronavirus-niet-onder-stoelen-banken-119976
En revanche, en octobre 2021, la députée européenne Christine Anderson a déclaré :
"En ce qui me concerne, je ne serai pas vaccinée avec quoi que ce soit qui n'ait pas été correctement contrôlé et testé et qui n'ait montré aucun signe solide de preuve scientifique que les avantages l'emportent sur la maladie elle-même et sur les éventuels effets secondaires à long terme, à propos desquels, à ce jour, nous ne savons rien.”
“Je ne serai pas réduit à un simple cobaye en me faisant vacciner avec un médicament expérimental. Et je ne serai certainement pas vaccinée parce que mon gouvernement me le demande et me promet, qu’en retour, que je serai libérée.”
“Soyons clairs sur une chose. Personne ne m'accorde la liberté, car je suis une personne libre.”
https://twitter.com/i/status/1455134088977866752
Et à la lumière des preuves qui ont été révélées depuis, sa position est désormais la suivante :
"Cette campagne de vaccination restera comme le plus grand scandale de l'histoire médicale."
"De plus, elle sera connue comme le plus grand crime jamais commis contre l'humanité."
https://twitter.com/i/status/1551571265374154752
Qu'en est-il de la désindustrialisation, de la « décroissance » et de la « prospérité durable » ?
Voici quelques réflexions pour conclure.
Plusieurs analystes considèrent la désindustrialisation de l'Europe comme inévitable. Pourquoi? En raison de la flambée des prix de l'énergie, de la rareté des combustibles fossiles, du sabotage du pipeline Nord Stream, des sanctions contre la Russie et des limitations intrinsèques du solaire, de l'éolien et de l'hydroélectrique dans un contexte européen, pour ne citer que ces facteurs.
Tout cela rend de nombreuses industries incapables d'être compétitives, ce qui conduit à une réduction des investissements industriels, à des délocalisations d'industries ou à des faillites.
https://www.humanprogress.org/will-we-learn-from-the-deindustrialization-of-germany/
La « décroissance » n'est donc peut-être pas un acte volontaire mais plutôt le produit de la désindustrialisation.
Il n'y a pas de solution à court terme à la crise énergétique en Europe. Et des solutions évidentes à moyen terme, telles que de nouvelles centrales nucléaires, semblent ignorées par les décideurs politiques, même en l'absence d'alternatives viables.
A noter que les campagnes contre le nucléaire durent maintenant depuis quelques 50 ans en Europe.
L'Allemagne, en avril, en pleine crise énergétique, a décidé de fermer ses 3 dernières centrales nucléaires.
Alors que l'Allemagne prévoit de se retirer du charbon d'ici 2038, elle augmente actuellement sa production d'énergie au charbon, malgré les émissions élevées de CO2 que cela implique.
https://www.npr.org/2022/09/27/1124448463/germany-coal-energy-crisis
La décroissance/désindustrialisation de l'Europe est en train de se produire en ce moment, et cela se traduira probablement par des années de récession économique.
L’Allemagne vient d’ailleurs d’être annoncée comme étant en récession.
https://www.Reuters.com/markets/europe/germany-enters-recession-2023-05-25/
Maintenant, une telle décroissance peut-elle devenir une « prospérité durable » — ce qui sonne si bien comme concept et ce à quoi personne ne s'opposerait ? La réponse est non!
Ce n'est pas comme ça que fonctionnent les économies. Les récessions économiques, cela amène plutôt le chômage, la pauvreté, la baisse des dépenses de santé et des services sociaux, l'inflation, la baisse du pouvoir d'achat, les troubles sociaux, l'augmentation de l'endettement, les krachs boursiers, etc.
Comment l'Europe peut-elle éviter cette issue hautement indésirable ? En réglant les problèmes, un par un, en commençant par mettre fin à la guerre en cours et aux embargos/sanctions associés, et en résolvant la crise énergétique, par des investissements massifs pour augmenter la production.
Cependant, cette solution logique, assez évidente, est probablement impossible à réaliser en Europe, en raison de tous les obstacles idéologiques. La tendance actuelle au déclin, à la désindustrialisation, va donc probablement se poursuivre.
Mais le reste du monde tombera-t-il avec l'Europe ? Non!
Pour les États-Unis et le Canada, qui n'ont pas à faire face à une crise énergétique similaire, on peut s'attendre à plus d'isolationnisme économique, avec une réduction des échanges avec l'Europe et le reste du monde, dans les prochaines décennies.
Alors que l'Europe s'effondre, on peut s'attendre à ce que les pays BRICS (Chine, Inde, Russie, Afrique du Sud, etc.) continuent de se concentrer sur la croissance économique – et non sur la décroissance ! On peut s'attendre à ce qu'ils créent des emplois, réduisent la pauvreté et améliorent le niveau de vie de leur population.
On s’attend à ce que les pays du BRICS utilisent des stratégies de développement économique classiques dont l'efficacité est reconnue, tandis que la capacité de l'Europe à convertir la «décroissance» en «prospérité durable» reste à prouver.
Une question importante demeure : l'Union européenne peut-elle survivre à une telle récessions auto-infligée ? Après tout, les 27 pays membres actuels ne sont pas obligés de rester dans l'union. Avec le Brexit, le Royaume-Uni est déjà parti.
Les anciens pays de l'Est - Hongrie, Pologne, etc. - ont adhéré surtout pour des raisons économiques, pas pour perdre leur souveraineté ou encore être amenés à se désindustrialiser !
Peut-être qu'un peu de bon sens viendra de ces pays, ou encore, serait-il possible que certains d'entre eux décident simplement de partir et… de rejoindre les BRICS ?
Cela nous ramène à nos 2 "conférencières vedettes".
Les pays dont les dirigeants croient à la « décroissance » resteront-ils dans l'UE, et ceux qui croient à la liberté partiront-ils, entraînant une implosion de l'Union européenne et de la zone euro ?
L'auteur est un analyste politique, un ancien conférencier et diplômé d'Oxford & Brussels Univ. Au cours des 3 dernières années, il a fourni des nouvelles et des analyses politiques sur C19. Suivez-le sur Twitter à https://twitter.com/jpkiekens